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Retour à la normale pour la production de foie gras

La réouverture des marchés internationaux reste un défi majeur pour la filière du foie gras.

Après plusieurs années de crises d’influenza aviaire, la filière française du foie gras retrouve sa sérénité.

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Pour l’interprofession du foie gras, les chiffres sont encourageants : l’offre sur le marché français a atteint environ 15 000 tonnes en 2024, soit une augmentation de 40 % par rapport à l’année précédente, indique-t-elle à la presse lors d’une conférence le 20 mars 2025 à Paris. « Ce volume est légèrement inférieur à celui de 2020, mais il est en cohérence à la fois avec la demande et avec notre capacité de production actuelle », se réjouit la directrice adjointe du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), Marie Laborde. Le secteur renoue avec un autoapprovisionnement à hauteur de 86 %, contre 80 % en 2023.

Ce retour de l’offre en rayon permet au foie gras d’enregistrer une hausse de ses ventes en magasins, avec +10,8 % en volume par rapport à 2023, selon les données Kantar. Quelque 10,6 millions de Français en ont acheté en 2024, soit une progression de 7,4 % par rapport à l’année précédente. En moyenne, chaque foyer a consommé 440 grammes de foie gras, soit 10 grammes de plus qu’en 2023.

Une balance commerciale redevenue positive

Autre indicateur rassurant pour les professionnels, la balance commerciale est repassée dans le vert en 2024, après avoir enregistré — pour la première fois depuis la création de l’interprofession en 1999 — un déficit de 3,5 millions d’euros en 2023. Elle affiche désormais un excédent de 25,4 millions d’euros. Les exportations ont progressé de 5 % en volume et atteint 87,3 millions d’euros en valeur, malgré la fermeture persistante des frontières dans certains pays. Parallèlement, bien que les importations soient restées stables en volume, leur valeur a chuté de 33 %, pour s’établir à 61,8 millions d’euros.

Cette reprise significative fait suite à une période particulièrement difficile. « L’année 2022 a été l’année la plus dévastatrice pour notre filière », à cause de l’influenza aviaire, rappelle Marie Laborde. La clé de cette résilience, selon elle : la vaccination. Cette dernière « représente une charge, mais c’est surtout un bénéfice, pour nous comme pour l’ensemble des filières. Après 18 mois de vaccination, le résultat est clairement là », soutient la directrice adjointe.

Tandis que de nombreux pays européens luttent encore contre d’importants foyers d’influenza aviaire, la France fait figure d’exception grâce à sa stratégie de vaccination. Elle est devenue le premier pays à mettre en place un programme à grande échelle. « C’est une première mondiale, précise Marie Laborde. La France est regardée par le monde entier puisque c’est la première fois qu’un pays peut vacciner contre l’influenza aviaire et continuer à exporter. »

Des marchés encore fermés

Néanmoins, des défis demeurent à l’international. Malgré l’efficacité de la vaccination constatée par le Cifog, certains pays maintiennent leurs frontières fermées aux produits français. Il faut encore obtenir l’acceptabilité de cette vaccination auprès de partenaires comme le Japon, qui représentait 25 % des exportations françaises en 2019, ou le Royaume-Uni, qui a imposé un embargo depuis mars 2024.

La filière continue donc son travail diplomatique pour convaincre ces partenaires commerciaux de la fiabilité du protocole français, reconnu par la Commission européenne et l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).

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